Le madstab au banc d'essai

Le madstab, c'est sensible. Au cours de mon évolution en Voltige Totale, j'ai pu constater la relative simplicité d'un madstab pour un engin de 300 ou 400 grammes (mon Lunatik, l'Ahi modifié) qui ne m'ont jamais causé de problème de flutter, et la réelle difficulté quand la masse augmente (SnowflaK, Troll, Svolazzo, tous aux alentours de 1,4 à 1,7 kg). Avec mes Trolls, j'ai plusieurs fois eu des problèmes de flutter à grande vitesse. A chaque fois, la cause identifiée a été la tension des câbles entre le servo et la gouverne, qui à un endroit où un autre se desseraient légèrement.

L'historique dressé par François Cahour sur son site montre bien la difficulté et la progression dans les solutions au cours du temps. Avec la pratique, j'arrive à verrouiller petit à petit chaque élément de la chaîne, à vérifier les bonnes choses au bon moment, et par exemple depuis 2019 avec le Svolazzo je n'ai plus souffert de crash dû à un flutter de madstab.

N'empêche, pour un empennage de 104 cm d'envergure sur une machine qui pèsera sans doute dans les 8 kg, c'est encore une autre échelle. François Cahour y arrive sur son Sylphe de 4,5 kg, Jérôme Bobin également avec son Arsenik du même ordre de masse.

Donc, pour valider ma commande avant de voler avec (et j'espère éviter de casser trop vite 3 ans de travail), je me suis demandé comment la tester. PredimRC m'indiquant que le planeur pouvait facilement atteindre 120 km/h (finesse max annoncée à 55 km/h), attendre une tempête avec ce genre de rafale me semblait peu indiqué. J'ai donc pensé monter le fuselage, madstab en place, sur le toit de la voiture. Une webcam sur un bras en bout de stab, permettrait au passager de visualiser les mouvements du stab sur un écran d'ordi sur les genoux, tout en tenant la radio pour piloter le stab. Le but ici n'est pas d'appliquer de grands débattements, seulement de vérifier l'absence de flutter en petits débattements à grande vitesse de vol.

J'ai donc fait découper laser quelques pièces pour tenir tout cela sur les barres de toit. A ce stade, les essais ont été concluants. L'air s'écoulant sur la voiture est sans doute plus turbulent que ce que verra le planeur en vol. Ca me semble positif, puisque j'imagine qu'un flutter est plus suceptible d'apparaître quand la machine est soumise à des vibrations. Idem pour les vibrations provenant de la route.

Bref, ça vaut... ce que ça vaut, mais ça me rassure un peu !